Nusay­bin, com­mune de Mardin a con­nu sa 15ème journée de cou­vre-feu. Dans la nuit de 27 à 28 mars, les affron­te­ments étaient encore intenses.

carte-turquie- nusaybinNusay­bin arrive dans l’actualité des pages de la presse main­stream turque, car les forces de sécu­rité ont eu de lour­des pertes.

Le jour­nal Evrensel a échangé avec Cen­giz Kök, le Co-Mairede Nusaybin.

« Même si une grande par­tie des civils sont par­tis, il en reste encore beau­coup. Les gens n’ont pas à don­ner de raisons pour rester. C’est leurs rues, leur mai­son, leur quarti­er. Nous aus­si, nous sommes restés. » dit Cengiz.

A pro­pos des infor­ma­tions sur le fait que les corps des com­bat­tants du YPS n’ont pas pu être récupérés par les familles Cen­giz Kök répond : « Puisque les affron­te­ments con­tin­u­ent cer­tains corps n’ont pas en effet pu être retirés des rues. Il n’est pas pos­si­ble d’accéder dans les quartiers où les affron­te­ments se déroulent. Dans ces quartiers il n’y a pas d’électricité et nous n’avons pas d’informations sur la présence de citoyens  dans ces quartiers ou non. »

Cen­giz Kök, sur la ques­tion « Avez vous des con­tacts avec les autorités, sur la sit­u­a­tion dans la com­mune ? », explique « Nous n’avons pas de con­tacts avec l’Etat. Nous essayons de join­dre le gou­verneur pour des prob­lèmes quo­ti­di­ens. Nous arrivons à le joindre.Mais l’arrêt des affron­te­ments n’est pas du reg­istre des autorités locales. ».

Cen­giz, fait appel à l’opinion publique, con­cer­nant les affron­te­ments à Nusay­bin, mais aus­si à Sir­nak et Yük­seko­va : « Nous souhaitons trou­ver des solu­tions autres. Pour que cette atmo­sphère de vio­lence cesse, les milieux sen­si­bil­isés pour­raient mon­ter la voix. Nous pen­sons qu’il faut retourn­er aux pour­par­lers. Nous atten­dons de revenir à la péri­ode d’avant le 7 juin (élec­tions). Aus­si bien les jeunes que les policiers meurent. Nous ne voulons aucune mort. »

Peu de jour­nal­istes se trou­vent à Nusay­bin. La cor­re­spon­dante de DIHA, Meltem Oktay en est une. Elle souligne qu’ils sont présents dans la com­mune mais qu’ils ne peu­vent pas accéder aux quartiers scène d’affrontements. Meltem pré­cise qu’ils sont très proches de ces quartiers. « Selon nos obser­va­tions, les chars tirent en con­tinu sur les quartiers, au canon et aux mortiers. Les forces de sécu­rité essayent d’avancer en détru­isant les maisons ». Meltem ajoute que des affron­te­ments intens­es sont per­ma­nents et que la cir­cu­la­tion des ambu­lances est inces­sante. « Il y a beau­coup d’explosions » dit Meltem, « Nous ne pou­vons pas sor­tir et nous ne pou­vons pas déclar­er que nous sommes ici, de crainte d’être placés en garde à vue. » Meltem dit que dans les quartiers il y a des civils, majori­taire­ment des femmes et enfants, mais qu’il n’y a pas de con­tacts étab­lis avec les quartiers sous siège. Elle explique que les com­mu­ni­ca­tions ont été coupées dès les pre­miers jours du cou­vre-feu. « Nous n’avons pas de nou­velles, mais nous voyons les quartiers. Les affron­te­ments se sont inten­si­fiés par­ti­c­ulière­ment dans qua­tre quartiers » et ajoute que les forces de l’Etat, au 15ème jour du siège, ne peu­vent tou­jours pas entr­er dans ces quartiers : « Mal­gré les tirs des chars, et les moyens tech­nologiques, avec ce qu’on peut observ­er, les forces de l’Etat n’ont pas pu avancer. »

Il y a quelques jours Tayyip Erdo­gan avait déclaré « Les mil­i­taires et policiers liés à l’Etat par­al­lèle, cache les infor­ma­tions, c’est pour cela que le nom­bre des mar­tyrs aug­mente ». Ces pro­pos, font allu­sion à « l’Etat par­al­lèle » sous con­trôle de Fetul­lah Gülen, gourou d’une Con­frérie, vivant aux Etats Unis, ancien allié, aujourd’hui l’ennemi d’Erdogan. Gülen, homme d’influence avait en effet beau­coup de mem­bres de sa Con­frérie dans la police, la jus­tice… avant qu’Erdogan mute ou retire de ses fonc­tions un grand nom­bre de fonc­tion­naires pour les rem­plac­er par ses alliés. Des groupes de médias, com­prenant plusieurs chaînes télé et jour­naux, notam­ment Zaman, appar­tenant à la con­frérie Gülen ont été récem­ment mis sous tutelle d’Etat. De là, à déduire que les opéra­tions des forces de sécu­rité n’aboutissent pas comme prévu serait aus­si des mani­gances de la Confrérie…

La Coor­di­na­tion des YPS ont annon­cé la mort de 8 de leurs mem­bres. Quant aux forces de sécu­rité, selon les infor­ma­tions relayées par les médias, les JÖH et PÖH (équipes spé­ciales de la Gen­darmerie et de la Police) auraient per­du 23 soldats.


Traduit et rédigé par Kedistan.
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